Henriette TREIS

A l' occasion de la journée de la femme, Henriette Treïs nous parle de sa vocation et de sa vision de son activité de sapeur-pompier volontaire au CIS de Châteauneuf du Faou.

Depuis 1992, Henriette Treïs vit sa passion de pompier au Centre d'Incendie et de Secours (CIS) de Châteauneuf du Faou sous le commandement du Lieutenant Bernard L'Haridon. Malgré un grave accident en 1994, elle ne s'est jamais découragée et n'a surtout pas perdu la flamme. En 2006, elle franchie à nouveau les portes de son CIS et redécouvre une activité qui a connu de nombreux changements, notamment avec la départementalisation des SDIS.

 

Pourquoi avez-vous choisi de devenir sapeur-pompier volontaire ?

Dans les années 80, quand j'habitais Scaër, j'avais des voisins sapeurs-pompiers. Je les voyais quitter leur habitation à l'appel de la sirène et je me précipitais à la caserne pour les voir partir, en intervention, j'aurais voulu être à leur place.
Quand j'ai eu 18 ans, j'ai voulu intégrer le corps de Scaër mais, à l'époque, ils n'engageaient pas les femmes.
Finalement, après avoir été recrutée comme maître-nageur à la piscine de Châteauneuf du Faou, j'ai enfin pu intégrer le centre de secours en qualité de sapeur-pompier volontaire en 1992 sous le commandement du Lieutenant Jo Vetel.

 

Au quotidien, que vous apporte le fait d'être sapeur-pompier ?

La diversité des interventions, l'adrénaline du départ et la satisfaction de venir en aide aux gens. Le secours à personne est d'ailleurs l'essentiel de notre activité. Ça tombe plutôt bien ! C'est en ambulance que je suis le plus à l'aise.
En tant qu'entraineur d'un club de natation, je retrouve également des valeurs comme la solidarité, l'entraide, l'esprit d'équipe, comme au sein des sapeurs-pompiers.
Je suis également attachée à la vie du CIS en faisant partie du comité de centre, de l'Amicale et en étant référent hygiène/pharmacie.

 

Au niveau de l'organisation de votre temps, n'est-ce pas trop difficile ?

Je suis assez occupée, c'est vrai. Au quotidien, l'essentiel de mon temps est occupé par mon métier et mon activité d'entraineur. Je m'investie ensuite auprès des sapeurs-pompiers durant de nombreux week-end et de nombreuses heures. Mais c'est un temps que j'accorde bien volontiers !
Je m'octroie un petit espace de détente avec la photo ce qui me permet de me ressourcer surtout après certaines interventions.

 

Quelles sont les interventions qui vous ont le plus marquées ?

La plus dramatique, fut sans aucun doute, en 2009-2010, un accident de la route. Après avoir glissé sur une plaque de verglas, le véhicule s'est encastré dans un camion entrainant le décès d'un enfant d'un an. Ça marque ! Nous avons géré ce drame au sein du CIS en en discutant entre nous.
Une autre intervention m'a beaucoup marquée. En 2007-2008, un jeune en scooter, sans casque, est rentré de plein fouet dans un mur. Sur les lieux nous avons fait ce qu'il y avait à faire, aidé d'une infirmière anesthésiste qui passait par là. Le jeune s'en est sorti. On se dit qu'on a contribué à sauver une vie.

 

Quels changements avez-vous constaté entre vos 2 engagements de volontaires ?

Tout d'abord le plus gros changement est surement celui de la départementalisation car la caserne était auparavant gérée par la commune. Les moyens matériels sont devenus plus importants.
Les équipements de protection individuelle, notamment, ont beaucoup évolué. Avant nous avions des casques aciers, le « bol », des bottes en caoutchouc et des vestes en cuir.
Les « bips » (récepteurs d'alerte) n'étaient pas individuels mais se passaient entre les membres de la garde et ils n'étaient pas alpha numérique comme aujourd'hui.
Au sein du CIS également, à l'époque, il n'y avait pas de vestiaires séparés hommes-femmes.
Ensuite la formation s'est considérablement développée. Le brevet national de secourisme avec la spécialité secours routier étaient souvent les seules formations que nous détenions.
Enfin, la gravité des interventions me parait avoir changé. Les accidents étaient plus meurtriers.

 

N'est-ce pas trop difficile d'être une femme parmi une majorité d'hommes chez les sapeurs-pompiers ?

En 1992, quand je suis devenue sapeur-pompier, il y avait des remarques du type : « tu n'auras pas la force ». Il fallait une certaine autorité et force de caractère pour s'intégrer.
Par contre, aujourd'hui ce n'est pas difficile, non. Les mentalités ont beaucoup changé. En intervention, il n'y a pas de différences. Tout le monde à sa place et personne ne fait de remarques sur le fait que je suis une femme. Nous sommes d'ailleurs 4 femmes au sein du CIS.

 

Quelques chiffres (au 31/12/2012) :

 -Effectifs des sapeurs-pompiers volontaires du CIS Châteauneuf du Faou : 4 femmes et 29 hommes,

- Effectifs des sapeurs-pompiers volontaires du SDIS 29 : 283 femmes et 1 636 hommes,
- Effectifs des sapeurs-pompiers professionnels du SDIS 29 : 18 femmes et 425 hommes,
  Soit 12.7 % de femmes chez les sapeurs-pompiers du Finistère

- Effectifs des personnels administratifs et techniques du SDIS 29 :  67 femmes et 70 hommes.

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