Suite au passage de l’ouragan IRMA, placé en catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson et qui a touché sévèrement les Antilles, La Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises (DGSCGC) a décidé l’engagement d’une mission d’appui afin de renforcer le Centre Opérationnel Zonal (COZ) des Antilles. Le Commandant Michel LE BRAS, officier au SDIS 29 et par ailleurs conseiller technique départemental en sauvetage-déblaiement, a retenu pour intégrer cette mission.
Quelle était la situation sur site à votre arrivée ?
Commandant Michel LE BRAS : je suis arrivé avec 5 autres collègues officiers issus de d’autres SDIS à la Préfecture de la Martinique le vendredi 8 septembre. L’île de Saint-Martin est dévastée mais le nombre de victimes (morts, disparus et blessés) reste encore inconnu. Il n’y a plus d’eau potable sur l’île et des actions de pillage sont en cours.
Nous avons été accueillis en salle opérationnelle par le Lieutenant-colonel RE, chef de l’Etat-Major Interministériel de Zone (EMIZ), puis par le préfet de Zone qui nous a précisé l’objectif de la mission : projeter sur les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, au moyen de ponts aériens et maritimes, des équipes de secours et de maintien de l’ordre, de l’eau potable et des véhicules.
Nous devions faire preuve de rigueur et de précision : toute information devant être vérifiée, les horaires, le volume et la qualité du fret indiqués.
Quelles ont été vos principales missions sur zone ?
Commandant Michel LE BRAS : nos activités se sont organisées autour de 2 cellules :
- L’une chargée du renseignement, et notamment de la rédaction, 2 fois par jour, d’un point de situation destiné aux autorités ;
- L’autre chargée de la logistique : achats, gestion des vecteurs aériens et du fret maritime.
Au plus fort de l’action, la flotte aérienne était composée de 10 avions et 7 hélicoptères – tous moyens civils et militaires confondus – et la flotte maritime, de 10 navires et 2 vedettes.
A titre indicatif, nous avons projeté sur l’île de Saint-Martin plus de 2 000 personnes parmi lesquelles des sapeurs-pompiers, des militaires, des humanitaires, des personnels de santé ou des techniciens. Et aussi : 1 million de bouteilles d’eau, 40 pick-up neufs, des camions militaires, des camions-bennes pour le ramassage des ordures, des milliers de rations de combat, du matériel médical, des matériaux pour la reconstruction (tôles, bois, parpaings), etc.
Quelle image garderez-vous de cette expérience humanitaire ?
Commandant Michel LE BRAS :
- Les témoignages – hallucinants – des personnes qui ont vécu le passage d’IRMA et qui en décrivent les effets.
- La puissance des moyens – civils et militaires – mis en œuvre sur zone.
- L’esprit d’équipe – très fort – qui a dominé ces 18 jours passés aux Antilles et où nous avons travaillé jusqu’à plus de 16 heures par jour.