Le lieutenant Michel Rouat, chef de centre, l’adjudant-chef Michel Rannou, adjoint du chef de centre et le sapeur 1ère classe Gaëtan Bouny sont sapeurs-pompiers volontaires au sein du centre d’incendie et de secours de Bannalec.
Pourquoi êtes-vous devenu sapeur-pompier volontaire ?
Michel Rouat et Michel Rannou sont employés aux services techniques de la mairie de Bannalec. À l’époque, lors de leur arrivée, le responsable leur a proposé d’intégrer les sapeurs-pompiers volontaires. Aucun n’y avait songé auparavant. Ce n’est pas le cas de Gaëtan Bouny qui depuis son enfance rêve de « pouvoir grimper dans le camion rouge ». C’est donc pour lui une passion qui se réalise.
Quel est votre parcours en tant que sapeur-pompier volontaire ?
« Nous sommes, avec Michel (Rouat), fidèle à notre clocher » s’en amuse Michel Rannou. En effet, le lieutenant et l’adjudant-chef n’ont jamais quitté le Centre d’Incendie et de Secours (CIS) de Bannalec depuis 1989. Ils ont également un parcours très similaire puisqu’ils deviennent caporaux en 1991 et sergent en 1993. « Ensuite, j’ai volontairement laissé un écart » explique l’adjudant-chef.
Gaëtan Bouny, quant à lui, n’avait pas de centre de secours à proximité de son ancien lieu de résidence (Plogastel-Saint-Germain). Lors de son arrivée à Bannalec, il fit la demande d’intégrer le CIS auprès de Michel Rouat, centre qu’il n’a pas quitté depuis le 7 avril 2014, jour où l’arrêté a été signé.
Il explique que pour devenir sapeur-pompier volontaire,
il faut :
- résider à proximité du CIS ;
- être âgé de 16 à 55 ans ;
- jouir de ses droits civiques et ne pas avoir de mention à son casier judiciaire ;
- être en position régulière vis-à-vis du service national ;
- remplir les conditions d’aptitude physique et médicale.
Plus d'information pour devenir sapeur-pompier
« J’ai eu la possibilité et la chance, avec mon ancien employeur, de faire ma formation en 6 mois pour être opérationnel sur les différents véhicules. J’ai signé mon arrêté début avril, j’ai ensuite fait ma formation Secours A Personne niveau 1.1 (SAP1.1) début mai et fin novembre ma Formation Equipier Incendie niveau 2 (FEI2), qui est le dernier stage requis. J’avais une souplesse pour placer mes congés comme je le souhaitais, en même temps que les dates de stages » souligne l’actuel sapeur 1ère classe.
Michel Rouat et Michel Rannou ont été agréablement surpris de sa rapidité à devenir opérationnel au sein du centre, en effet, les nouvelles recrues ont généralement besoin d’environ 2 ans pour atteindre ce niveau. « Auparavant, les stages avaient lieu les week-ends durant 4 à 5 semaines. Toute la semaine, nous étions au travail et le samedi dimanche en stage. Nous n’avions pas de repos. Aujourd’hui, les jeunes enchaînent tout en semaine, c’est plus facile pour apprendre. Le nombre de stage reste le même, mais ils ont changé de nom et de contenu, ça a beaucoup évolué depuis notre époque » précise Michel Rouat.
Quelles fonctions occupez-vous ?
Michel Rouat : « Je suis chef de centre, Michel (Rannou) est mon adjoint. Si je suis absent, il prend ma place. J’ai un travail plus administratif, je reçois de nombreux mails que je délègue aux autres services, mais je reste en copie ce qui me permet d’avoir une vision globale de tout ce qui concerne le centre de secours de Bannalec. En cas de problèmes, les sapeurs-pompiers savent qu’ils peuvent venir me voir pour qu’on en discute ensemble. Michel (Rannou) a une tâche plus technique, il s’occupe de la vérification du matériel par exemple ».
Qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ?
Michel Rannou :« Sans hésitation, l’esprit d’équipe ! »
Quant à Gaëtan Bouny, la proximité entre les individus liés à cette activité est très importante à ses yeux, tout comme le fait de pouvoir être proche du personnel du centre de secours de Bannalec, « c’est un peu ma seconde famille ».
Michel Rouat, en accord avec l’avis de ses collègues, considère également en apprendre tous les jours, puisque chaque intervention est unique, « il faut toujours s’adapter à la situation ».
Est-ce difficile d’avoir un travail et d’être également sapeur-pompier volontaire ?
Gaëtan Bouny n’intervient pas en qualité de sapeur-pompier durant ses heures de travail. « Étant chauffeur d’engin dans les travaux publics, ce n’est pas possible à cause de la distance principalement. Quand j’évoluerai dans l’entreprise, il sera peut être possible de mettre en place une convention » souligne le sapeur 1ère classe. Ainsi, l’activité de sapeur-pompier est uniquement sur son temps libre, contrairement à Michel Rouat et Michel Rannou.
Le chef de centre et son adjoint sont tous deux employés aux services techniques de la mairie de Bannalec. Aujourd’hui, leur employeur les laisse partir en intervention durant les heures de travail, mais c’est dérangeant dans certains cas (beaucoup de travail). Michel Rannou explique « Nous travaillons au sein d’un service public, quand le bip sonne, c’est un autre service public qui intervient. Si on ne laisse pas les employés communaux partir, qui d’autre fera les départs en journée ? Il peut ne pas y avoir d’interventions sur toute une journée, comme au contraire on peut être amené à quitter notre travail 30 minutes, 3 heures ou toute la journée. Outre l’employeur, être sapeur-pompier volontaire peut avoir un impact sur notre vie familiale, surtout si nos jeunes enfants nous attendent à la maison ».
Avez-vous une intervention marquante à raconter ?
Gaëtan Bouny affirme ne pas être trop sensible et réussir à faire la part des choses. De plus, après chaque intervention les sapeurs-pompiers ont la possibilité de discuter entre eux, ce qui permet d’évacuer l’intervention et de vérifier que personne n’est en souffrance.
Michel Rannou : « En équipe, on se soutient les uns les autres. On ne peut pas discuter des interventions avec nos proches, il est donc indispensable de prendre le temps de parler avec nos collègues. Pour ma part, j’ai eu plusieurs cas d’arrêts cardiaques où les personnes ont été ranimées suite à nos soins. Tout le monde n’a pas cette chance ».
Quant à Michel Rouat, le souvenir qu’il retient est un feu, sur Bannalec, que son équipe et lui ont réussi à maîtriser grâce aux nouvelles techniques apprises.
Un mot pour définir cette activité ?
Gaëtan Bouny : « la solidarité sans hésitation ».
Michel Rouat : « la disponibilité ».
Michel Rannou : « l’altruisme ».
Aucun des trois sapeurs-pompiers ne regrettent leur choix et si c’était à refaire, chacun recommencerait.
Crédit texte et photo : SDIS 29|Camille Rannou