Interview Dominique Maze mai 2016 Camille Rannou

Le commandant Dominique Mazé est chef de centre au Centre de Secours Principal (CSP) de Brest depuis 2013. L’une de ses missions principales est de manager le personnel (171 sapeurs-pompiers professionnels et 60 sapeurs-pompiers volontaires). Les relations humaines et la variété des activités sont essentielles à ses yeux.

« Pourquoi êtes-vous devenu sapeur-pompier ?

Je suis détenteur d’un DUT hygiène et sécurité, celui-ci m’ouvrait différentes portes dont le métier de sapeur-pompier. Néanmoins, à l’époque j’avais une connaissance imprécise de la profession. J’ai effectué mon service militaire à la brigade des sapeurs-pompiers de Paris en 1983 et cela m’a plu.

J’ai débuté ma carrière de Sapeur-Pompier Professionnel (SPP) en 1985, à Angers, en tant que chef de groupe et officier de garde au centre de secours d’Angers. J’ai obtenu mon concours de capitaine en 1989.

Puis, j’ai souhaité rejoindre ma ville natale, j’ai intégré le CSP de Brest fin 1990. J’ai ensuite exercé de nombreuses fonctions : dans la formation, l’opération, la prévention. En bref, j’ai pu changer de fonction tous les 6 ans jusqu’à ce jour et découvrir ainsi toutes les facettes des activités des sapeurs-pompiers. Fin 2013, j’ai pris le commandement du CSP de Brest.

En quoi consistent vos journées ?

Interview Dominique Maze mai 2016 Camille Rannou 06Tous les matins, j’assiste au rassemblement du personnel. Je passe ensuite beaucoup de temps à répondre aux nombreux mails de demande d’information ou de sollicitations diverses, à communiquer, à coordonner et à régler les difficultés quotidiennes. Je réalise des études ponctuelles, je participe parfois aux formations du personnel et aux réunions d’encadrement. Par exemple, en mai dernier, nous avons recruté 11 sapeurs-pompiers volontaires (sur 75 candidats). Nous les avons sélectionnés sur dossier en commission, effectués des tests d’aptitudes physiques et des entretiens individuels.

En tant que chef de centre, ma mission principale est l’organisation du travail et le management des personnels. J’assure également l’interface entre le groupement territorial, la direction et les sapeurs-pompiers. Je coordonne les différents bureaux : logistique, opération, formation, gestion du personnel et des effectifs de garde, etc.

Comme tous les officiers, j’exerce une fonction opérationnelle et je m’intéresse de près aux interventions sur le secteur de Brest Métropole. Le nombre d’intervention varie entre 11 000 et 13 000 par an mais chaque année réserve son lot d’interventions marquantes. Comme particularité, nous avons une proportion d’incendies plus forte que dans d’autres centres, 7% d’incendies sur le plan départemental contre 13% pour Brest en 2015.

Avez-vous une intervention marquante à raconter ?

En 2003, je suis intervenu comme commandant des opérations de secours sur un crash d’avion de ligne à proximité de l’aéroport de Guipavas. L’alerte présageait un très grand nombre de décès puisque l’avion devait transporter 60 personnes. Finalement et heureusement, il ne contenait qu’une vingtaine de personnes. Malgré l’incendie qui ravageait la carlingue, l’hôtesse a réussi à évacuer les passagers de l’avion en feu, avant notre arrivée. 10 personnes étaient blessées et le pilote décédé. L’accident aurait pu avoir des conséquences plus graves au vu de l’impact à 50 mètres de la voie express et à 10 mètres des habitations.

Un mot/une phrase pour définir votre métier ?

Nous sommes des généralistes du secours, nous pouvons être confrontés à tous types d’interventions, graves ou originales, courantes ou spécialisées.
A mes yeux, l’expérience, l’adaptabilité et le sang froid sont de rigueur."


Crédit texte et photo : SDIS 29|Camille Rannou

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