Sapeur-pompier au CSP Quimper, mariée avec quatre enfants, le Sergent-chef Anne-Lise Tréguier occupe la fonction de chef d’agrés. Pour elle, sapeur-pompier, c’est une équipe et un collègue sur qui on peut compter.
"Comment êtes-vous devenue sapeur-pompier ?
J’ai tout d’abord été secouriste pour la Croix blanche. Au bout d’un moment je voulais faire autre chose, alors intéressée par les activités multiples des sapeurs-pompiers, je suis devenue sapeur-pompier volontaire en Ille-et-Vilaine en 1997 puis dans le Morbihan. Comme j’aimais ce que je faisais, j’ai passé le concours de sapeur-pompier professionnel que j’ai obtenu en 2001.
Quel a été votre parcours professionnel ?
J’ai intégré le Centre d’Incendie et de Secours (CIS) de Concarneau de 2001 à 2005, date à laquelle j’ai pris un congé parental pour mon deuxième enfant.
En 2009, j’ai repris mon activité en unité de renfort sud qui a pour fonction de renforcer ou remplacer, le cas échéant, les effectifs au CIS de Quimper, Douarnenez, Concarneau, Quimperlé et au CTA-CODIS.
Depuis 2012, Je suis en poste au Centre de Secours Principal (CSP) de Quimper.
Quelles fonctions occupez-vous au CSP ?
J’ai le grade de Sergent-chef et j’occupe la fonction de Chef d’agrés une équipe. Cette fonction permet de commander seul, ou sous l’autorité d’un COS, les agrès armés par trois sapeurs-pompiers maximum (le chef d’agrès et un binôme) et il assure les opérations de secours qui lui sont confiées. Je suis également opérateur sportif pour l’encadrement de séances ou les tests sportifs.
Que vous a apporté votre métier au quotidien ?
Il m’a appris à garder mon sang froid dans (presque) toutes les circonstances et à adopter les réactions adéquates. Mon activité me permet également de garder la forme.
Quelles sont les interventions qui vous ont marquées ?
L’un de mes meilleurs souvenirs, c’est à Quimper lorsque nous sommes intervenus pour l’accouchement du 1er enfant d’une jeune femme. Les parents sont ensuite venus nous rendre visite au centre de secours pour nous présenter le bébé. C’était émouvant.
D’autre interventions sont également marquantes mais pour d’autres raisons. Surtout quand il s’agit d’enfants sur les accidents de la route notamment. Ces situations me touchent particulièrement. Après ce type d’intervention difficile, on en parle entre nous. Il faut réussir à faire la part des choses car de toute façon il faut être présent.
On est heureux ensuite lorsqu’on sort une victime incarcéré d’un véhicule ou quand on réussit à limiter les dégâts dû à un incendie.
Comment conciliez-vous votre rythme de travail et votre vie de famille ?
Mon mari faisant le même métier et comme nous avons un rythme de travail en 24h (travaillées) – 72h (de repos), on s’arrange pour qu’il y ait toujours quelqu’un à la maison. On s’organise en alternance pour s’occuper des enfants.
Diriez-vous qu’il est plus difficile pour une femme d’être sapeur-pompier ou n’y a-t-il aucunes différences ?
Il y a quelques années, j’aurais dit qu’il n’y avait pas de différences significatives mais je trouve que sur le long terme, les efforts physiques sont plus difficiles. Être une femme peut aussi présenter des avantages pour désamorcer des situations tendues. Le dialogue est parfois plus simple quand il s’agit d’une interlocutrice.
En ce qui concerne l’intégration au sein des équipes, je n’ai eu aucunes difficultés. En tout cas, pas plus qu’un homme. C’est à chacun de trouver sa place. Et d’une manière générale, je recommanderai mon métier aux personnes intéressées, qu’elles soient hommes ou femmes.
Au niveau de Quimper, je pense que les autres collègues me font confiance et que sans distinction entre collègue, lorsqu’on est en difficulté, on s’épaule les uns les autres. Et c’est ça le plus important. Nous sommes une équipe et nous n’intervenons jamais seuls. Ce n’est pas un métier individuel et c’est ce travail en équipe qui fait notre force.