Jean Rannou

Le 22 février prochain, le Lieutenant Jean Rannou, sapeur-pompier volontaire au centre d’incendie et de secours de Trégourez, raccrochera le casque après 36 années d’engagement.

Vous vous êtes engagé en 1981, quelles ont été vos motivations pour devenir sapeur-pompier volontaire ?

Mon engagement au centre d’incendie et de secours de Trégourez tient plus d’un concours de circonstances que d’un choix délibéré. A l’époque, deux incendies assez violents avaient marqué la commune qui, par ailleurs, accueillait tous les ans la grande foire exposition avec plus de 100 000 visiteurs à chaque édition. Le maire prit alors la décision de créer un centre de secours et recherchait une poignée de bonnes volontés pour en constituer l’effectif. Embauché depuis peu comme employé communal, et fortement encouragé par le maire à rejoindre les rangs du nouveau corps ainsi créé, j’ai naturellement accepté cette « nomination… d’office » ! J’ai servi 36 ans le centre d’incendie et de secours de Trégourez, et si c’était à refaire, nul doute que le choix serait vite opéré.

Etre sapeur-pompier volontaire, qu’est-ce que cela vous a apporté ?

Je me suis senti utile : être sapeur-pompier volontaire est une fonction gratifiante. C’est une expérience riche qui nous donne de l’assurance, développe notre capacité de décision et notre sens des responsabilités.

J’ai apprécié l’esprit d’équipe, la cohésion de groupe et les relations humaines tant avec les personnes que j’ai rencontrées sur intervention qu’avec mes collègues sapeurs-pompiers.

Jetons maintenant un regard en arrière : en 36 ans, quelles ont été les principales évolutions qui ont marqué votre engagement ?

Il y en a beaucoup ! Parmi les plus importantes, je citerai :

  • L’évolution des bâtiments qui a considérablement améliorer nos conditions d’exercice ;
  • L’évolution des matériels a été remarquable, avec comme conséquence, une exigence de formation ;
  • L’évolution de l’alerte : la création du 18 avec la centralisation départementale des appels d’urgence, les dotations en bip ou encore la gestion informatique de plus en plus présente et performante sont autant d’évolutions importantes. En 1981, au tout début de mon engagement, j’ai connu la sirène installée sur le toit du château d’eau. C’est le restaurant de la gare qui réceptionnait à l’époque les appels pour demande de secours !

Autre point important : la départementalisation qui a permis de décloisonner les centres d’incendie et de secours et d’améliorer la connaissance mutuelle notamment dans le domaine de la formation.

Avez-vous déjà eu des doutes ou l’envie d’arrêter ?

Oui, une fois seulement. J’ai d’ailleurs présenté ma démission au maire qui a refusé de l’accepter. Décidément ! La vie d’un centre d’incendie et de secours est une vie sociale faite de compromis et de consensus d’où l’importance du dialogue, de l’écoute et de l’échange pour maintenir la cohésion.

Que diriez-vous à des jeunes qui souhaitent s’engager ?

La fibre n’est, à mon avis, plus tout à fait la même mais j’invite tous les jeunes qui voudraient suivre cette voie à foncer.

Etre sapeur-pompier volontaire, c’est avoir un esprit d’équipe, de la volonté et de la disponibilité. C’est aussi respecter les règles de la vie collective. C’est une expérience riche et formatrice.

C’est important que des jeunes prennent aujourd’hui le relais, qu’ils soient une force de proposition et d’action pour maintenir ce service public de secours et de proximité.

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