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Le Lieutenant Christophe Reig est chef du service logistique au groupement Morlaix et adjoint au chef de centre de Plougonven

Pourquoi êtes-vous devenu sapeur-pompier ?

Depuis mon plus jeune âge, ce métier me fascine. C’était pour moi une vocation. De voir l’adrénaline, le courage et la détermination qu’avaient les sapeurs-pompiers en allant sur les interventions me passionnaient. J’ai donc orienté mes études en fonction de ce choix. C’est un métier plein de surprise où les journées ne se ressemblent pas. Et je suis heureux aujourd’hui que ma principale passion soit mon métier.

Quel est votre parcours professionnel ?

En juillet 1999, j’ai quitté ma province natale "les terres catalanes", pour intégrer la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. J’ai commencé par des centres de secours situés au cœur de Paris, comme homme du rang puis chef d’agrès Engin-pompe. Lors de ma réussite au chef de garde (appellation BSPP), je suis parti en banlieue parisienne dans des secteurs dit "sensibles". J’ai pu commander des groupes d’interventions en feu urbain au milieu des « caillassages » et des charges des CRS. J’ai ensuite intégré le détachement du musée du Louvre où j’ai pu me perfectionner en prévention dans les ERP et réaliser des interventions hors du commun dans un des plus grands musées du monde. Depuis le 1er juillet 2016, j’exerce comme sapeur-pompier professionnel au SDIS 29.

Quelles fonctions occupez-vous ?

J’occupe la fonction de chef de service Logistique – hygiène sécurité qualité environnement du groupement territorial de Morlaix.
Je suis également sapeur-pompier volontaire en qualité d’adjoint au chef du centre d’incendie et de secours de Plougonven.

En quoi consistent vos journées ?

Je suis responsable de la logistique du groupement ainsi que référent HSQE. En relation avec les chefs de centre et les responsables de la logistique, j’assure la gestion et le bon suivi du parc engins, des matériels (incendie, informatique), du mobilier, de l’habillement, des infrastructures et des différentes prestations des centres de secours. Actuellement, je travaille avec un centre de secours sur une analyse d’accident afin d’en déterminer la cause, mais aussi de proposer une solution afin que cela ne se reproduise pas. En parallèle, avec le service bâtiment, j’assure le suivi du chantier du nouveau centre de secours de Brasparts.

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Qu’est ce qui vous plaît ? Que vous apporte votre métier ?

Je n’ai pas le temps de m’ennuyer, les journées et les semaines passent très vite et ne se ressemblent pas. Ma fonction me permet d’être souvent en contact avec les différents centres de secours, avec les agents du groupement logistique et le service sécurité santé au travail. Ce qui me donne l’occasion d’avoir des relations humaines et amicales au travail.

Avez-vous une intervention qui vous a marquée ?

Nous sommes à la manœuvre, lorsque le départ normal sonne (groupe feu urbain). Le stationnaire nous rend compte que nous partons pour une "explosion suivi de feu" dans un immeuble non loin du centre de secours. Il est étonné car il dit n’avoir rien entendu.
Des jeunes se présentent en vélo au CIS. Ils sont paniqués et nous disent "venez vite l’immeuble a pété, il y a des flammes partout". C’est alors que nous apercevons une colonne de fumées noires monter dans le ciel. Nous nous engageons avec nos engins dans cette rue où le regard des habitants terrifiés et abasourdis par l’explosion fait froid dans le dos.
A notre arrivée, nous constatons l’importance du sinistre, tout le premier étage est soufflé, la toiture de l’immeuble est éventrée, il y a des débris sur toute la route, dans l’école primaire et la crèche mitoyennes, et jusque sur l’immeuble d’en face. Des flammes sortent par les 2 faces de l’immeuble. Une personne défénestrée est brûlée gravement. Nous rentrons tous en action rapidement, l’accès à l’étage est difficile, nous progressons en escaladant les cloisons et les portes qui ont été détruites par le souffle. La destruction de l’étage et la fumée noire sont une difficulté pour se repérer dans l’étage.
Cette intervention est la preuve que notre métier peut nous confronter d’un moment à l’autre au pire cauchemar des gens et que nous devons nous adapter et réagir rapidement à la situation.

Avez-vous un mot ou une phrase pour définir votre métier ?

Je vais reprendre cette citation que je trouve réaliste qui dit : "Là où votre instinct vous dit de fuir, notre métier commence".

Crédit photo : SDIS 29|Cellule audiovisuelle|Jérôme Nourry

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