Durant la crise sanitaire du Covid-19, le Centre de Traitement de l'Alerte (CTA) met en place une nouvelle organisation.
Interview de Jean-Loup TANGUY, adjoint chef de salle CTA-CODIS.
"Au regard de la crise actuelle, qu’est-ce que vous apportez en tant qu’agent au CTA-CODIS ?
Nous avons un rôle de questionnement renforcé et spécifique lié à la suspicion de présence de COVID-19.
Est-ce que le questionnement et la recherche d’informations lors d’un appel d’urgence sont différents d’emblée dans le contexte d’épidémie ?
Oui, et ce conformément à la note opérationnelle en vigueur concernant l’engagement des Secours à Personne, les Equipements de Protection Individuelle à utiliser, etc. Les observations indiquées sur la feuille de départ sont aussi essentielles pour les intervenants et les équipes sur le terrain. Nous n’hésitons pas non plus à appeler les centres de secours et/ou les chefs d’agrès pour attirer l’attention sur les interventions particulières.
Cela se traduit-il par une attention supplémentaire, une vigilance, par rapport au fonctionnement normal du CTA- CODIS ?
En effet, en premier lieu, au niveau de la prise des appels. En second lieu, au sein de la salle opérationnelle, il existe des mesures et des procédures à respecter afin de protéger le personnel.
Pourquoi est-ce important au CTA-CODIS ?
Nous ne sommes pas nombreux à être formés à l’échelle du SDIS, le remplacement d’agents pour assurer la continuité de service n’est pas simple.
Quelle est l’activité opérationnelle aujourd’hui au CTA-CODIS ?
L’activité opérationnelle a diminué, que ce soit en nombre d’appels mais également en nombre d’interventions, par rapport à l’année 2019 à la même époque. En revanche, la nuit, des personnes confinées, isolées ou anxieuses appellent le 18.
Ressentez-vous un rôle particulier dans cette période inédite et complexe, auprès de la population ?
Nous sommes le lien pour certaines personnes, nous discutons avec elles et les rassurons. Puis, nous réorientons les appels vers les partenaires adaptés.
A l’issue des interventions liées au COVID-19, nous échangeons avec les collègues et le pôle Santé pour assurer le suivi des personnels.
Qu’en est-il de la remontée d’informations ?
L’identité de la victime prise en charge pour suspicion de COVID-19 par les sapeurs-pompiers est systématiquement transmise au médecin SOUSAN d’astreinte, qui en assure la diffusion à l’Agence Régionale de Santé (ARS). Par ailleurs, les interventions sont recensées en interne au SDIS ainsi que sur le SYNERGI du PORTAIL ORSEC, afin d’assurer un suivi journalier."